Les nouveaux réactionnaires (suite)
La nouvelle réaction (suite)
(à suivre)
Avec une désarmante sincérité « le Nouvel Obs » découvre, grâce à un sondage, que la Gauche ne sait plus très bien où elle est.
C’est le moins que l’on puisse dire en effet mais il est douteux que les éditorialistes de ce journal l’y aident beaucoup en lui donnant comme modèle idéologique la prose très mesurée de Jacques Julliard.
Ceux qui, il y a peu, écoutaient le débat hebdomadaire sur LCI censé opposer la droite (Imbert du « Point ») à la gauche (Julliard du « Nouvel Obs ») s’abîmaient dans d’infinies expectatives pour arriver à différencier les deux discours.
Si bien qu’à y réfléchir on se demande si, pour le Nouvel Obs, ce qui caractérise la femme et l’homme de gauche n’est pas essentiellement son abonnement au Nouvel Obs.
Au risque de me répéter, ce constat amer ne sous-entend nullement ni la nostalgie des coups de gueules de M.Marchais, ni le regret du Grand soir, ni l’espoir d’une guerre civile.
Il ne méconnaît pas les changements du monde, il n’ignore surtout pas que la mondialisation est une réalité incontournable qui bouleverse l’économie du monde et par conséquent la nôtre.
Il ne s’agit pas de regretter les vieilles lunes, il ne s ‘agit pas de s’apitoyer sur soi-même, ni de refuser le monde nouveau issu, non du cerveau de méchants spéculateurs, mais du développement des techniques, des transports et de l’informatique.
A cet égard si la gauche ne sait plus trop bien où elle en est c’est parce qu’elle n’a pas trouvé les mots, d’abord les mots, qui réconcilieraient modernité et protection sociale, mondialisation et Etat Providence.
D’abord les mots parce qu’il y a dans notre pays où l’on colloque à l’infini des potentialités considérables d’idées, de réflexions, que la Gauche semble incapable de porter auto coincée qu’elle est entre le « faut pas rêver » et le « modèle social ».
Il n’est pas interdit de rêver et notre « modèle social » n’est ni social avec 10% de chômage ni un modèle puisque personne n’en veut.
Depuis quelques années tout semble relever d’une conception moralisatrice, précautionneuse et subie du Monde.
Nous subissons l’immigration, l’Europe, la Mondialisation comme autant de cataclysmes imposés par de mystérieux pouvoirs occultes.
Des conceptions binaires se superposent les unes aux autres.
Au bénéfice-préjudice qui règle la vie juridique puis la vie tout court par l’intermédiaire de l’indemnisation potentielle des victimes généralisées que nous sommes s’ajoute le gentil-méchant.
Un monde divisé entre bourreaux et victimes d’un côté, et gentils et méchants de l’autre, est assez pratique, il faut le reconnaître, même s’il a l’inconvénient majeur d’être une forme remarquable d’absence totale de pensée.
Il est en effet difficile de prendre pour une pensée le discours gnangnan ou vindicatif selon le cas de la repentance, pas plus que ne constitue le commencement d’une idée le discours de la fierté d’être ou d’avoir été, ceci ou cela.
La France du XXIe siècle se trouve soudain peuplée de victimes de l’esclavagisme d’un côté et de groupies de la colonisation de l’autre ; et avec ça il faut assumer la mondialisation !
Nous entrons dans un siècle nouveau en freinant des quatre fers devant la réalité de la mondialisation et en nous encombrant d’une mémoire expiatrice dont la raison d’être n’est pas la connaissance lucide mais la culpabilité rédemptrice à usage intéressé et non-pédagogique.
Il n’est pas sérieux de prétendre que l’école a pour mission de victimiser chacun et chacune et le statut de victime ne présente pas le moindre intérêt à l’exception, notable, de l’éventuel intérêt financier.
On se demande quel intérêt pourrait avoir un débat opposant descendants des victimes de l’esclavagisme, de la boucherie de 14-18, de la Shoah, de la colonisation, des guerres de religion et de la conquête romaine, sinon, peut-être, un succès d’audience sur TF1.
C’est le moins que l’on puisse dire en effet mais il est douteux que les éditorialistes de ce journal l’y aident beaucoup en lui donnant comme modèle idéologique la prose très mesurée de Jacques Julliard.
Ceux qui, il y a peu, écoutaient le débat hebdomadaire sur LCI censé opposer la droite (Imbert du « Point ») à la gauche (Julliard du « Nouvel Obs ») s’abîmaient dans d’infinies expectatives pour arriver à différencier les deux discours.
Si bien qu’à y réfléchir on se demande si, pour le Nouvel Obs, ce qui caractérise la femme et l’homme de gauche n’est pas essentiellement son abonnement au Nouvel Obs.
Au risque de me répéter, ce constat amer ne sous-entend nullement ni la nostalgie des coups de gueules de M.Marchais, ni le regret du Grand soir, ni l’espoir d’une guerre civile.
Il ne méconnaît pas les changements du monde, il n’ignore surtout pas que la mondialisation est une réalité incontournable qui bouleverse l’économie du monde et par conséquent la nôtre.
Il ne s’agit pas de regretter les vieilles lunes, il ne s ‘agit pas de s’apitoyer sur soi-même, ni de refuser le monde nouveau issu, non du cerveau de méchants spéculateurs, mais du développement des techniques, des transports et de l’informatique.
A cet égard si la gauche ne sait plus trop bien où elle en est c’est parce qu’elle n’a pas trouvé les mots, d’abord les mots, qui réconcilieraient modernité et protection sociale, mondialisation et Etat Providence.
D’abord les mots parce qu’il y a dans notre pays où l’on colloque à l’infini des potentialités considérables d’idées, de réflexions, que la Gauche semble incapable de porter auto coincée qu’elle est entre le « faut pas rêver » et le « modèle social ».
Il n’est pas interdit de rêver et notre « modèle social » n’est ni social avec 10% de chômage ni un modèle puisque personne n’en veut.
Depuis quelques années tout semble relever d’une conception moralisatrice, précautionneuse et subie du Monde.
Nous subissons l’immigration, l’Europe, la Mondialisation comme autant de cataclysmes imposés par de mystérieux pouvoirs occultes.
Des conceptions binaires se superposent les unes aux autres.
Au bénéfice-préjudice qui règle la vie juridique puis la vie tout court par l’intermédiaire de l’indemnisation potentielle des victimes généralisées que nous sommes s’ajoute le gentil-méchant.
Un monde divisé entre bourreaux et victimes d’un côté, et gentils et méchants de l’autre, est assez pratique, il faut le reconnaître, même s’il a l’inconvénient majeur d’être une forme remarquable d’absence totale de pensée.
Il est en effet difficile de prendre pour une pensée le discours gnangnan ou vindicatif selon le cas de la repentance, pas plus que ne constitue le commencement d’une idée le discours de la fierté d’être ou d’avoir été, ceci ou cela.
La France du XXIe siècle se trouve soudain peuplée de victimes de l’esclavagisme d’un côté et de groupies de la colonisation de l’autre ; et avec ça il faut assumer la mondialisation !
Nous entrons dans un siècle nouveau en freinant des quatre fers devant la réalité de la mondialisation et en nous encombrant d’une mémoire expiatrice dont la raison d’être n’est pas la connaissance lucide mais la culpabilité rédemptrice à usage intéressé et non-pédagogique.
Il n’est pas sérieux de prétendre que l’école a pour mission de victimiser chacun et chacune et le statut de victime ne présente pas le moindre intérêt à l’exception, notable, de l’éventuel intérêt financier.
On se demande quel intérêt pourrait avoir un débat opposant descendants des victimes de l’esclavagisme, de la boucherie de 14-18, de la Shoah, de la colonisation, des guerres de religion et de la conquête romaine, sinon, peut-être, un succès d’audience sur TF1.
(à suivre)